Cela illustre bien que la “méritocratie” que l’on voudrait nous imposer (“ils” ont choisi de dormir dehors, “ils” ont choisi de ne pas travailler, “ils” ont choisi de profiter du système etc, etc…) ne pourrait être discutée (quoi que de toute façon discutable) que lorsqu’il y aura une réelle égalités des chances!
Alors que la France des premiers de cordées pavoise sur son attractivité à la veille de la rencontre annuelle du gotha de la finance mondiale à Davos, l’ONG Oxfam a publié son rapport sur les inégalités intitulé « Récompenser le travail, pas la richesse ». Un appel car la réalité est précisément inverse. Ox- fam explique en effet que « 82% de la richesse créée l’an dernier dans le monde a terminé entre les mains du 1% le plus riche de la population de la planète » alors que « 3,7 milliards de personnes, soit 50% de la population mondiale, n’a pas touché le moindre bénéfice ». Un véritable « boom des milliardaires ». Une situation qui n’est pas l’apanage de l’exploitation des pays en développement. Le rapport consacre en effet un chapitre à la France où « le fossé entre riches et pauvres atteint des sommets » puisque « 28% des richesses créées ont profité aux 1% les plus riches, les 50% les plus pauvres se partageant 5% ». Une situation qui ne va pas aller en s’améliorant puisque l’OCDE a publié une étude la semaine dernière montrant que 42% des gains liés à la réforme fiscale de Macron seraient captés par les 5% les plus riches et que parmi eux, 1% bénéficiera même d’une hausse de revenu de 9.600 euros en 2018.
La France est également épinglée par Oxfam pour être « la championne d’Europe pour le montant de dividendes versés par les entreprises par ses actionnaires » : 44 milliards d’euros en 2017 par les entreprises du CAC40, soit trois fois plus qu’il y a 15 ans. Et l’ONG de souligner aussi la générosité à l’endroit des PDG, soulignant, par exemple, que « le PDG de Sanofi gagne en moins d’une journée le revenu annuel moyen d’un Français ». Et de conclure que, en France, « c’est au sein des entreprises que les inégalités se créent ».
Angélique Shaller (La Marseillaise, le 23 janvier 2018)
En cause? l’accès aux soins, le niveau de vie, l’exposition aux risques, le tabac, ou encore une corrélation entre la capacité à grimper les échelons et celle de préserver sa santé.
Le renoncement aux soins serait le premier lien entre espérance de vie et niveau social,
Source: https://www.sciencesetavenir.fr/sante/esperance-de-vie-de-grandes-inegalites-entre-les-plus-aises-et-les-plus-modestes_120540
Le combat contre les inégalités est donc primordial, d’un certain côté notre vie en dépend!
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